Fela Anikulapo Kuti.
Posté par bricabraque le 30 novembre 2007
Fela Hildegart Ransome est sans doute un des musiciens les plus influents du XXème siècle. Ce saxophoniste hors pairs naît en 1938, dans une famille bourgeoise nigériane, très engagée.
Il mélange jazz, rythm and blues aux musiques en vogue à ce moment là au Nigeria (highlife, ju-ju) au sein de son groupe, les koolas lobitos. En 1969, sa rencontre avec une militante noire des Black Panthers, Sandra Smith, l’influence considérablement. Il change le nom de son groupe qui devient Africa 70. Il chante désormais en pidgin (l’anglais du petit peuple), et plus en yoruba, afin d’accroître son auditoire, tout cela sur fond de cuivres envoûtants, de percussions hypnotiques, d’envolées de saxophone. Il donne ainsi naissance à l’Afrobeat. Enfin, il adopte un nouveau nom, celui de Fela Anikulapo (celui qui porte la mort dans sa gibecière) Kuti (qui ne peut être tué par la main de l’homme).
Fela Kuti, cauchemard des miltiaires au pouvoir, qu’il traite de Zombie.
Dans ses chansons, il s’en prend aux militaires qui accaparent le pouvoir et imposent la dictature, mais dénonce aussi la collusion de ces derniers avec les grands groupes pétroliers étrangers, qui ont fait main basse sur l’or noir, ressource principale du Nigeria. Dans ITT, il lance: beaucoup de compagnies étrangères en Afrique, emportent notre pognon (…)/ Voleur Voleur International/ Ils viennent et causent la confusion, l’inflation, la corruption et l’opression.
Son aura est immense dans le pays, notamment dans les ghettos de Lagos. Ses attaques frontales contre les militaires lui valent de nombreuses arrestations. Sa résidence,la Kalakuta Republic, où il vit en roi au milieu de ses nombreuse femmes, est saccagée (sa mère, défenestrée à cette occasion, meurt peu de temps après) par les militaires, qu’il compare à des Zombies. Les Zombies qui « ne parlent pas si tu ne leurs demandes pas de parler/ qui ne pensent pas si tu ne leurs demandes pas de penser ». »Dis-lui de tuer et il tue, dis-lui de marcher droit et il marche droit ».
http://www.dailymotion.com/video/1ycSlpDruYlpE84CS
L’audience accrue de Fela, notamment à l’étranger, pousse les autorités à faire taire cette voix rebelle à toute concession. Une fois sorti de prison, il s’exile au Ghana, d’où il est chassé, car, là bas aussi, il prend le dictateur local pour cible. Avec le retour d’un gouvernement civil au pouvoir, Fela pense pouvoir se lancer dans l’arène politique, en vain. Il passe de nombreuses années en prison (pour possession de cannabis, puis pour une affaire de corruption imaginaire), avant d’être libéré en 1986. Affaibli et malade, il s’éteint, victime du sida, en 1997.
Plus de dix ans après sa disparition, l’héritage de Fela reste immense, à commencer par ses compositions hypnotiques, qui s’étirent fréquemment au-delà du quart d’heure et qui n’ont pas pris une ride: Lady, Sorrow tears and blood, Shakara, Rofofo fight, Truth don die. D’autre part, sa soif de liberté et son combat permanent contre la corruption et la dictature forcent le respect.
Fela, un des plus grands musiciens du XXe siècle. A noter que ses fils Seun et Femi Kuit reprennent et poursuivent l’oeuvre géniale de leur père. La plus belle chanson reste pour moi .
L’équivalent – moins connu – de Bob Marley dans l’alliance entre engagement politique et redéfinition révolutionnaire d’une forme musicale.
Merci Andrux pour ces précisions et pour le lien. Je ne connaissais pas ce titre, particulièrement réussi en effet.
j’apprecie vraiment ton blog
Dernière publication sur : Flash Template
Merci pour tes sympathiques encouragements.
J.B.
Petite précision, Fela meurt en 1997.
Merci pour la précision, je corrige tout de suite.
J.B.
fela est mon idole car il incarne martin luther king et malcomx.A travers sa musique il prone le panafricanisme engagé et eveille la conscience de la nouvelle géneration africaine consciente.