L’Algérie depuis 1962.
Posté par bricabraque le 25 janvier 2008
Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene.
Le 20 septembre 1962, une assemblée constituante investit le gouvernement dirigé par un des fondateurs du FLN, Ahmed Ben Bella. La constitution de 1963 instaure le parti unique (le FLN). Désormais, l’armée arbitre la vie politique, fait et défait les prétendants au pouvoir, souvent issus de ses rangs. Le colonel Boumediene renverse Ben Bella et accapare le pouvoir de 1965 à 1978, avant d’être chassé à son tour par le colonel Chadli (1978-1992).
Après 1962, l’Algérie est réorganisée selon un modèle socialiste :
- les ressources en hydrocarbures du Sahara, passées sous le contrôle de l’Etat, permettent de financer le développement du pays. Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 profitent au pays qui exporte une grande partie de sa production (accroissement des recettes).
- l’Etat nationalise les entreprises et donne la priorité à l’industrialisation. Il investit massivement dans ce secteur et planifie la production. L’accent est mis sur les industries lourdes (raffinage, chimie, sidérurgie), capables d’entraîner, par leur développement, la création d’autres industries (de consommation) : stratégie des « industries industrialisantes ».
- l’agriculture est réorganisée avec une révolution agraire qui redistribue les terres.
C’est à la conférence des Non-alignés à Alger que sont nées les revendications pour le Nouvel ordre économique international (NOEI). (Source: http://www.g77.org/40/gallery.htm)
Les résultats de ces politiques s’avèrent décevants :
- Les faibles rendements agricoles ne permettent pas au pays d’atteindre l’indépendance alimentaire. La croissance démographique très rapide aggrave le phénomène et, au milieu des 1980’s, l’Algérie importe 80% de sa consommation alimentaire.
- La priorité accordée à l’industrie lourde pénalise les industries de biens de consommation. Ainsi les produits de première nécessité manquent dans les magasins. L’Algérie doit importer massivement. L’endettement s’accélère et la diminution brutale des revenus pétroliers (« contre-choc pétrolier ») dans les années 1980 accuse encore ces difficultés.
Bref, au cours des années 1980, le mécontentement grandit fortement. Le chômage frappe une jeunesse nombreuse et pour laquelle les perspectives se limitent souvent à l’immigration. Les pénuries entraînent le développement du marché noir et aggrave l’inflation. Le pouvoir monopolisé par un parti-Etat (le FLN) autoritaire pratique une corruption généralisée qui ne profite qu’aux privilégiés du parti.
Dans ces conditions, la protestation grandit :
Manifestation lors du « printemps berbère » de 1980.
- Dès 1980, la communauté berbère de Kabylie, opposée à la conception arabo-islamiste du pouvoir à Alger, remet en cause l’Etat-FLN lors de manifestations en avril. Les jeunes berbères réclament une reconnaissance de leurs spécificités culturelles, leur langue notamment. Ce « printemps berbère » est violemment réprimé par le pouvoir en avril et mai.
- le mécontentement profite surtout au mouvement islamiste en plein essor. Sa popularité est grande auprès des populations pauvres, auxquelles il propose une aide matérielle.
- en 1988, les « émeutes de la faim » à Alger, illustrent le manque criant des produits de première nécessité et le désarroi croissant de la population. Une répression cruelle provoque le décès de centaines de personnes.
Face à cette remise en cause du pouvoir, celui-ci est contraint de libéraliser le régime. Ainsi,
la Constitution de 1989 instaure le multipartisme et remet en cause le monopole du FLN. L’économie est ouverte à l’entreprise privée.
Or, les islamistes tirent profit de cette ouverture et triomphe dans ce contexte difficile. Le Front Islamique du Salut (FIS) remporte ainsi une victoire éclatante aux élections de 1991. Il est privé de sa victoire et mis hors la loi par un violent coup de force militaire en 1992. Le courant islamiste bascule alors dans la lutte armée. Une décennie de guerre civile sanglante s’ouvre alors entre l’Etat et l’armée algérienne opposés aux militants islamistes du FIS, du Groupe islamique armé (GIA) qui pratiquent la terreur contre les populations civiles. Ces affrontements auraient fait près de 150 000 morts.
Les tentatives de démocratisation du régime actuel restent timides. Les élections présidentielles remportées par A. Bouteflika en 1999 et 2004, sur le thème de réconciliation nationale, sont marquées par une fraude électorale massive. La presse subit toujours la censure et l’influence de l’armée dans le domaine politique ne faiblit pas.
Dans le domaine économique, les réformes libérales adoptées ces dernières années accusent encore les inégalités sociales dans une société en crise. Le poids de l’islamisme reste fort.
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