Le 8 mai 1945: les émeutes de Sétif.
Posté par bricabraque le 3 février 2008
Document trouvé sur http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/04/index.html.
Le mouvement insurrectionnel qui secoue le Constantinois en mai 1945 illustre l’amplification et la radicalisation du nationalisme algérien au lendemain de la seconde guerre mondiale. La défaite accroît le discrédit de la France, accru encore par l’occupation américaine de l’Afrique du nord pendant le conflit. Le soutien de la Ligue arabe et des Nations Unies aux nationalistes joue aussi un rôle important.
L’ordonnance du 7 mars 1944 promet la citoyenneté à une minorités d’Algériens. Cette politique d’assimilation des élites est rejetée par Ferhat Abbas et Messali Hadj au nom de l’indivisibilité de la nation.
Le 10 mai 1945, les pied-noirs enterrent leurs morts.
Dès le 1er mai 1945, des troubles meurtriers élatent à Alger. Le 8mai, une manifestation à Sétif se transforme en une rébellion violente qui gagne l’ensemble de la région les jours suivants (Bône, Gelma, Batna) et se solde par le meurtre d’une centaine de victimes européennes.
Scène du massacre de Sétif, le 8 mai 1945.
Les causes du soulèvement sont difficiles à établir. Pour Bernard Droz (in Les Collections de l’Histoire n°15), « il est (…) plausible, à la suite de nombreux travaux historiques parus sur le sujet, d’alléguer la conjugaison d’une explosion de la violence spontanée attisée par des cadres locaux du Parti Populaire Algérien (PPA) qui auraient donné, puis repris, l’ordre d’une insurrection. »
La répression impitoyable cause la mort de très nombreuses victimes.
Une répression impitoyable et massive s’abat désormais sur la région. L’armée et les tribunaux militaires font preuve d’un zèle incontestable auquel il convient d’ajouter les expéditions punitives menées par des milices pied-noires. Le nombre exact des victimes de la répression reste difficile à établir. Inférieur aux 35 000 martyrs évoqués par le PPA, il semble en revanche bien supérieur aux 1500 morts reconnus par Adrien Tixier, ministre de l’intérieur au moment des faits.
Scène du massacre de Sétif, le 8 mai 1945.
La France impose par ce biais un retour au calme temporaire, mais l’événement marque profondément les nationalistes algériens, dont les responsables de l’organisation de la Toussaint rouge de 1954. En cela, les massacres de Sétif constituent bien les signes avant coureur de la guerre d’Algérie.
Liens:
- Rapport du consul de Suisse de 1945.
- Rapport officiel de la commission Tubert de 1945.
- L’article de « la répression sanglante de Sétif » sur Hérodote.net.
LA VERITE SUR LE 11/09 , vs en pensez quoi?
http://www.reopen911.info/
Votre travail m’a d’autant plus intéressé que cette période de l’histoire croisée de la France et de l’Algérie est encore trop occultée. J’en profite pour vous signaler que je suis l’auteur d’un roman basée sur une documentation »sérieuse » sur cet épisode de la guerre d’Algérie: « le boucher de Guelma » publié au Seuil en juin dernier.
Si cela vous intéresse, je peux demander à l’éditeur de vous le communiquer.
Francis Zamponi
Merci pour ce commentaire. J’ajoute un lien qui revient sur votre roman que je vais tâcher de me procurer: http://www.evene.fr/livres/livre/francis-zamponi-le-boucher-de-guelma-27878.php.
J.B.
Pour repondre au courageux anonyme que tant qu’il y aura des gens comme vous la vengeance (11 septembre) existera toujours pour primer sur le pardon.