• var _gaq = _gaq || []; _gaq.push(['_setAccount', 'UA-30535001-1']); _gaq.push(['_trackPageview']); (function() { var ga = document.createElement('script'); ga.type = 'text/javascript'; ga.async = true; ga.src = ('https:' == document.location.protocol ? 'https://ssl' : 'http://www') + '.google-analytics.com/ga.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(ga, s); })();

Mémoire de la seconde guerre mondiale: la mémoire gaulliste s’impose :

Posté par bricabraque le 25 février 2008

 

-a) Le « résistencialisme » (1945-47) : 

Le résistancialisme qualifie la conception gaullienne des événements, consistant à inclure l’ensemble des Fançais dans la geste héroïque de la Résistance française.

* A la Libération, l’heure est à l’union et à la réconciliation nationales. La nation s’identifie à la Résistance, par la double volonté des gaullistes et des communistes, alliés de circonstance, d’accord pour représenter la légitimité nationale grâce à leur place prépondérante dans le combat clandestin. 

Dans son discours de l’Hôtel de ville de Paris, le 25 août 1944, de Gaulle minimise considérablement le rôle de « nos chers et admirables alliés ». Lyrique, le général évoque Paris « libérée par elle-même et par son peuple ».

 http://www.dailymotion.com/video/x1clfx

* La « parenthèse de Vichy » : pour de Gaulle, « Vichy est nul et non avenu » et est une  « autorité de fait ». Le pays n’a jamais cessé d’être une République, continuée dans la France libre à refus d’une responsabilité officielle de la République française dans la mise en œuvre de la collaboration et de ses conséquences. 

* Mythe d’une France massivement résistante en dehors de quelques « salauds » : il faut que le pays reparte de l’avant, sans trop s’entre-déchirer. Sont donc occultées et minimisées la large adhésion des Français à Pétain de 1940 à 1942, l’horreur du génocide contre les Juifs et les responsabilités de l’Etat français.

  * Après mai 1947, la guerre froide change la donne : les communistes sont rejetés dans l’opposition et la droite gaulliste les accuse d’être les auteurs de 100 000 exécutions sommaires  à la légende noire de l’ « Epuration sauvage » est née… Les gaullistes dénoncent aussi leur tentative de « coup d’Etat bolchevique » à la Libération.  

    -b) La célébration de la Résistance :

  * La IVe République magnifie les faits de résistance. Mais c’est surtout avec le retour de De Gaulle en 1958 que le phénomène s’organise : Vichy est encore plus oublié au nom de la réconciliation franco-allemande ; la Résistance est exaltée avec ses moments forts, ses lieux et ses héros.  Le mythe résistancialiste forgé dès 1944 reste opératoire jusqu’aux années 1970, il permet de décomplexer les Français, majoritairement attentistes durant la seconde guerre mondiale. Les gaullistes transforment l’épopée de la France libre en une  aventure collective de tous les Français. Le premier tome des Mémoires de guerre du général ( L’Appel, 1940-1942) développe à l’envie cette version des faits.

Durant la période de la « traversée du désert » (1946-1958), de Gaulle parvient à eviter l’accaprement la mémoire de la guerre par les forces de gauche. Il « droitise » cette mémoire en faisant du conflit non pas un engagement antifasciste, mais une guerre avant tout patriotique face à un ennemi héréditaire, l’Allemand.

http://www.dailymotion.com/video/x3d57j

Discours d’André Malraux, ministre de la culture du gouvernement Pompidou, lors de la panthéonisation de Jean Moulin, en décembre 1964.

* Le point d’orgue en est la « panthéonisation » de Jean Moulin (décembre 1964) : transfert des cendres, discours de Malraux qui fait de Moulin un martyr et un héros national. Comme Moulin était l’envoyé du général, cela permet d’exalter le rôle unificateur de ce dernier. Il devient la figure symbolique de la Résistance (supplantant alors des figures moins consensuelles: le communiste Jean-Pierre Timbaud, le socialiste Pierre Brossolette ou Honoré d’Estienne d’Orves à droite). Son discours aboutit au syllogisme suivant:  »la Résistance, c’est de Gaulle ; de Gaulle, c’est la France ; donc, la Résistance, c’est la France ».

 * La même année,  la création du « Concours national de la Résistance et de la déportation » a pour mission de transmettre la mémoire de la guerre dans les écoles et les collèges. 

Mémoire de la seconde guerre mondiale: la mémoire gaulliste s’impose :  dans Mémoires de la Seconde guerre mondiale.  Le mémorial du mont Valérien, à l’ouest de Paris.  * Lieux de mémoire et de célébration :  

    - le mont Valérien, fort militaire de l’Ouest parisien où ont été fusillés 4500 résistants  

   - le village martyr d’Oradour-sur-Glane, conservé en l’état   

   - les lieux de maquis démantelés par les nazis et la Milice : le Vercors, les Glières, le Mont Mouchet        - plaques commémorant les lieux où sont tombés des résistants.   dans Mémoires de la Seconde guerre mondiale.Les ruines du village d’Oradour sur Glane aujourd’hui (un nouveau village fut construit à proximité et depuis quelques années un centre de la mémoire permet d’accéder au village martyr).

 * Le cinéma construit une représentation collective de la France résistante (de La Bataille du rail, de René Clément, 1946, à L’Armée des ombres, de Melville, en 1969, qui propose une réflexion sur l’engagement résistant). [Mais en 1956, la commission de censure impose à Alain Resnais de modifier l’image d’un policier français devant le camp de Pithiviers dans son oeuvre Nuit et brouillard]. 

kepi

image003

Photographie de 1941 d’un gendarme français gardant le camp de rassemblement des futurs déportés de Pithiviers, utilisée par Alain Resnais dans son film Nuit et Brouillard. Le cinéaste dut accepter de barrer le képi du gendarme pour que la commission de censure laisse diffuser le film en salle. Ce n’est qu’en 1997 que de nouvelles copies du film laissent apparaître le képi du gendarme.

http://www.dailymotion.com/video/x25jja

Extrait de la bataille du rail, film à la gloire de la résistance ferroviaire. 

Sources:

- Françoise Armand et Fabrice Barthélémy: « Le monde contemporain. L’histoire en terminale », Le Seuil, 2004. - Divers manuels de Terminale.

 Liens: 

 - le site du centre de la mémoire d’Oradour sur Glane. - Un dossier copieux et très bien fait autour dES MEMOIRES FRANCAISE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE sur le site de l’académie de Clermont.  Conseils de lecture:

- Sarah Farmer: « Oradour sur Glane. Arrêt sur mémoire », Perrin, collection Tempus, 2007. Une étude américaine précise sur le massacre, qui s’intéresse partiulièrement aux enjeux de la mémoire autour d’un tel événement.

- Henry Rousso: »le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours », Seuil, 1990.

Une Réponse à “Mémoire de la seconde guerre mondiale: la mémoire gaulliste s’impose :”

  1. MAthy&Lauranuus dit :

    Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!! (LL)

Répondre à MAthy&Lauranuus Annuler la réponse.

 

dartagnan |
D A T A F O R U M |
Génération Citoyenne |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | machinesabois
| 1954-1962 : "Hed Thnin !"
| Elayam.3 ا...