Mémoires de la Seconde guerre mondiale: l’Etat et la mémoire de la guerre.
Posté par bricabraque le 17 mars 2008
Sculpture à la mémoire des déportés des camps nazis dans le cimetière du Père-Lachaise.
* Les grands procès :
Ils ont été, certes, imposés par l’action des Juifs de France, mais l’Etat prend le relais à partir du début des années 1980.
* Les commémorations prennent différentes formes :
- pose de plaques commémoratives un peu partout (sur les écoles de la ville de Paris, entre autres).
Le Mémorial de la Shoah dans Le Marais à Paris.
- construction de mémoriaux dans l’ensemble du pays (monument commémoratif à l’emplacement du Vel’d’Hiv’ en 1994 ; musée mémorial d’Izieu en 1994 ; en janvier 2005 dans le Marais).
- le 16 juillet est la journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’Etat français » (1993).
* Lutte accrue contre le négationnisme et les « assassins de la mémoire » (Pierre Vidal-Naquet) :
- condamnations en diffamation de Faurisson et Le Pen.
- la loi Gayssot de 1990 qualifie de délit et réprime pénalement toutes « négations des crimes contre l’humanité ».
Caricature de Plantu lors du procès Barbie.
* Reconnaissance officielle des crimes de l’Etat français :
- jusque-là, aucun des présidents de la Ve République n’avait voulu les reconnaître pour diverses raisons : volonté de préserver l’unité nationale ; refus d’impliquer la République puisqu’elle avait été supprimée par Vichy. Des gaullistes à François Mitterrand, Vichy est un accident dans l’Histoire de la France et le pays ne doit pas reconnaître sa responsabilité dans la déportation juive.
- En 1995, Jacques Chirac reconnaît officiellement : « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français ».
- La mission Mattéoli est chargée d’indemniser les familles juives spoliées.
- La fondation pour la mémoire de la Shoah, présidée par Simone Veil, est créée en 2000.
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Rappelons en guise de conclusion à cette série d’article consacrée aux mémoires de la seconde guerre mondiale en France que tout le passé n’est pas soldé et, décidément, Vichy est « un passé qui ne passe pas » (Henry Rousso). Entre autres exemples, l’émoi suscité par les révélations du passé vichyste de François Mitterrand de 1941 à 1943, les rumeurs et accusations autour de l’arrestation de Jean Moulin, etc.
* La reconnaissance des souffrances des déportés n’est pas encore totalement reconnue et célébrée pour des groupes comme les Tziganes, les Témoins de Jéhovah.
Liens:
- Le formidable site de Dominique Natanson consacré à la mémoire de la Shoah.
- La reconnaissance progressive de la responsabilité de l’État français, sur le site du CRDP de Reims.
- Le site du Mémorial de la Shoah.
- Tous les autres articles consacrés aux Mémoires de la Seconde guerre mondiale sur Bricabraque.
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