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Le boycott aux Jeux Olympiques.

Posté par bricabraque le 1 août 2008

Le boycott aux Jeux Olympiques. dans actualité dragon-plantu0001.1200581045

Le fait de boycotter les jeux olympiques revient à ne pas participer aux compétitions pour dénoncer une situation politique jugée inacceptable. Cette attitude apparaît avec les JO modernes. Ainsi, aux JO d’Athènes en 1896, les premiers de l’ère moderne, la Turquie boycotte.

En 1956, l’Egypte, le Liban et l’Irak refusent de se rendre aux JO de Melbourne, protestant ainsi contre l’expédition franco-britannique au canal de Suez, en parallèle à l’avancée israélienne dans le Sinaï. L’Espagne, la Suisse et les Pays-Bas s’insurgent contre l’invasion des chars soviétiques en Hongrie.

En 1976, lors des Jeux de Montréal, 29 délégations africaines quittent la ville la veille des compétitions afin de protester contre le refus du CIO d’exclure la Nouvelle-Zélande qui entretient des relations sportives avec l’Afrique du sud où sévit toujours un apartheid implacable.

Mais, la guerre froide exacerbe les tensions entre les deux grands et offre deux cas de boycotts particulièrement retentissants. L’Union soviétique ne participe que très tardivement aux JO (première participation à Helsinki en 1952), préférant organiser ses propres épreuves sportives dans le cadre des Spartakiades.

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Affiche en faveur du boycott des JO de Moscou.

- dans le contexte de la guerre froide, les deux Grands n’hésitent pas à boycotter les JO, si ils se tiennent dans le camp adverse. Ainsi en 1980, afin de protester contre l’invasion soviétique en Afghanistan l’année précédente, le président Carter refuse la participation des EU aux Jeux organisés à Moscou. Une soixante d’autre pays du bloc de l’ouest refusent aussi de se rendre en URSS, ce qui décrédibilise en grande partie la compétition (Japon, Canada, RFA par exemple).

Quatre ans plus tard, c’est au tour des Soviétiques et d’une quinzaine de pays socialistes de boycotter les Jeux de Los Angeles (la Chine, la Roumanie, la Yougoslavie envoient en revanche des athlètes) au motif qu’une menace planerait sur la sécurité des athlètes du bloc de l’est. Ainsi, 17 autres états satellites ou alliés de l’URSS manquent à l’appel et emboîtent le pas du grand frère soviétique..

anonymousboycottolympics dans guerre froide / relations internationales
* Le boycott est-elle une arme efficace?

Difficile à dire.

- L’organisation des JO offre une visibilité internationale exceptionnelle et elle permet, idéalement, au pays d’accueil de se mettre en valeur, ainsi l’URSS espérait beaucoup de la réception des JO en 1980 sur son territoire. Le boycott occidental l’affecte ainsi tout particulièrement. Néanmoins, les compétitions ne sont pas de simples spartakiades, c’est-à-dire des confrontations entre les seuls athlètes des pays de l’est.

La vaste opération de propagande engagée par Moscou ne capote pas. Les soviétiques entendent présenter au reste du monde une « ville communiste modèle » et ils se donnent les moyens d’y parvenir en dépensant près de 6 milliards de francs pour l’organisation des Jeux (1,6 milliard officiellement).

L’objectif de Carter de saboter les jeux d’été a échoué et les troupes soviétiques s’intallent pour une longue durée en Afghanistan.

- En ce qui concerne les JO de Los Angeles, le boycott des pays de l’est ne perturbent pas vraiment l’événement puisque ces jeux établissent le record du nombre de pays participants (140), ainsi que le nombre d’athlètes (7800).

* Pourquoi ne pas boycotter?

 

Le philosophe Robert Redeker inverse ainsi la question du boycottage: « Au lieu de demander sceptique: »pourquoi boycotter? » demandons: »Pourquoi ne pas boycotter? » On se rend compte alors que le boycottage – que ce soit à Berlin en 1936, à la coupe du monde [de football] en Argentine (1978)- n’a jamais eu d’effets positifs sur les dictatures organisatrices. La tenue des Jeux renforce leur pouvoir. Le régime chinois sortira plus fort que jamais des JO. Il ne sert à rien du point de vue de la liberté, de ne pas boycotter. »

carla_boycott dans sport

* L’absence de boycott: le précédent berlinois.

Les jeux avaient été attribués à la capitale du Reich avant l’accession d’Hitler au pouvoir. Or, les nazis utilisèrent l’événement comme un puissant moyen de propagande en déployant un faste exceptionnel. Lors de la campagne pré-olympique, le ministère de la Propagande dirigé par Goebbels, inonde l’ensemble des pays de la planète de carte postales, badges, brochures en toutes les langues. En vue des épreuves, Hitler fit effacer les marques les plus visibles d’antisémitisme. Si les apparences étaient sauves, les « Heil Hitler« , qui s’élevaient à tout propos des tribunes du stade de 100 000 places. Au bout du compte, le führer avait incontestablement annexé les jeux et projetait même de les implanter définitivement en Allemagne après ceux qui auraient dû avoir lieu à Tokyo en 1940. Rappelons aussi que le ministère de la propagande finança « les dieux du stade le film de Leni Riefensthal consacré aux Jeux.

Le choix de Berlin comme ville olympique provoque des boycotts individuels de sportifs. Mais les Etats, dont la France, pour ne pas donner le sentiments qu’ils cautionnaient le régime hitlérien, utilisèrent l’argument avancé par le CIO: l’organisateur des JO n’était pas le gouvernement allemand mais le Comité olympique. De nombreuses associations et hommes de gauche eurent beau jeu de dénoncer cette hypocrisie dans la mesure où les déclarations du Comte de Baillet-Latour intervenaient peu après les lois de Nuremberg (septembre 1935).

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Le salut nazi lors des JO de Berlin.

A la Chambre des députés, le communiste Florimond Bonté lance le 9 juillet 1936: »(…) des Jeux tenus sous le protectorat d’Adolf Hitler ne peuvent servir à la cause de la paix. Ils ne peuvent être qu’une grandiose manifestation servant de paravent aux préparatifs guerriers méthodiques et minutieux de l’Allemagne national-socialiste. Nous ne pouvons (…) pas nous associer à cette entreprise, à cette caricature de Jeux Olympiques dont les catholiques, les protestants, les Juifs, les démocrates, les socialistes et les communistes allemands vont être brutalement écartés.« 

* Le boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin.

Si l’idée d’un boycott pur et simple des jeux a rapidement été abandonné par les ONG ( Reporters sans frontières par exemple), beaucoup appellent de leurs voeux des manifestations de protestation lors de la cérémonie d’ouverture.
Il convient de s’interroger sur le choix de Pékin comme ville d’accueil des JO. Même si le CIO ne le reconnaîtra jamais franchement, la raison principale reste le fait que la Chine constitue un immense marché économique à conquérir. Dans ces conditions, la question des droits de l’homme ne peut-être que secondaire et les ONG ont beau s’égosiller pour rappeler l’ampleur des atteintes aux droits de l’Homme en Chine, elles ne trouvent aucun relais politique. Au contraire, le CIO collabore avec les autorités chinoises dont l’objectif principal reste d’organiser « des jeux sécurisés », afin de servir la propagande du régime.

http://www.dailymotion.com/video/x6afu1

Pour Pékin, cela signifie davantage d’arrestations de dissidents, plus de censure et aucun mouvement de contestation sociale. Oubliés les gages de bonne volonté démocratique promis avant l’obtention des JO ! Rappelons que:

- la Chine reste la plus vaste prison du monde.

- la liberté d’expression n’est pas reconnue et écrivains et journalistes doivent taire leurs critiques au risque de terminer en prison. Les média sont tenus en laisse. Des milliers de sites internet et blogs d’informations sont bloqués par les autorités chinoises.

- La répression s’est accrue tout au long de l’année au Tibet et dans le Xinjiang, totalement fermés aux étrangers. Y revendiquer son identité culturelle constitue un acte subversif.

- La ville de Pékin a été « débarrassée » des populations flottantes qui y survivent dans des conditions précaires (populations rurales misérables venant de l’intérieur du pays).

Or aucun pays de la Triade ne veut prendre le risque de se fermer l’accès à ce marché gigantesque. Et rares sont les chefs d’Etat qui bouderont la cérémonie d’ouverture des jeux (la chancelière allemande n’en sera pas) et il ya donc fort à parier que les Jeux ne deviennent les otages des autorités chinoises, si habiles à souffler le chaud et le froid.

http://www.dailymotion.com/video/x62xeq

Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ces jeux une formidable mascarade. L’avenir le dira.

Sources:

- “Jeux Olympiques, ma grande encyclopédie”, Milan jeunesse, 2008.

- ” La face cachée du CIO” entretien avec Patrick Clastres, in Les Collections de L’Histoire, juillet-septembre 2008.

- Les archives du Monde 2 n °222: “Les JO: y aller ou pas?”, Le Monde du 17 mai 2008.

- A. Arvin Bérod:”Un olympisme à géographie variable.” in La Géographie N°3, été 2008.

Liens:

- Jeux olympiques et politique.

- Les JO de Pékin et le Tibet.

- Le site officiel du mouvement olympique (la légende dorée, à consultée avec un esprit critique aux aguets).

- L’international society of olympic historians.

- Les photographies consacrées aux JO sur le formidable Laius d’olibrius.

Une Réponse à “Le boycott aux Jeux Olympiques.”

  1. julie dit :

    tres bon article, bien commenté avec de nombreuses sources. bonne continuation.

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