L’affiche rouge.
Posté par bricabraque le 26 février 2011
La participation des étrangers et des immigrés dans la Résistance fut longtemps minorée. Plusieurs éléments expliquent cette situation: dans le contexte troublée de 1939, les étrangers fixés en France ont tendance à taire leurs origines. En outre, de nombreux réfugiés politiques, ayant participé à la Résistance dans le cadre de la lutte antifasciste, regagnent leurs pays à la Libération. Enfin, la Résistance tente de faire vibrer avant tout la fibre patriotique et craint de prêter le flanc à la propagande vichyssoise prompte à dénoncer l’influence pernicieuse des étrangers au sein des organisations clandestines. Pourtant, qu’il s’agisse d’anciens des Brigades internationales, d’exilés antinazis allemands et autrichiens, de prisonniers de guerre soviétiques, d’Italiens antifascistes, de réfugiés républicains espagnols, l’engagement actif des étrangers dans la Résistance doit être réévalué.
Pour beaucoup la résistance s’impose comme une nécessité autant qu’un choix et prolonge les combats entamés avant guerre au sein des Brigades internationales ou au début du conflit pendant la campagne de France (100 000 étrangers incorporés dans l’armée française). Les républicains espagnols par exemple comptent parmi les premières victimes du régime de Vichy qui les considère comme des « rouges » à neutraliser grâce aux internements dans des camps de main d’œuvre immigrée ou en les envoyant travailler en Allemagne, voire en les déportant (8000 à Mauthausen). On compte parmi ces résistants de nombreux juifs, étrangers mais aussi Français, rapidement convaincus de la nécessité de la lutte contre un régime antisémite qui épaule avec zèle l’Occupant dans sa politique de persécution. Il en va de même pour les Arméniens, hantés par le souvenir du génocide perpétré par les autorités ottomanes au cours de la grande guerre. Nombre d’immigrés se dotent d’organisations nationales propres à l’instar des Polonais du Nord de la France (POWN, PKWN) ou des Espagnols dans le Sud Ouest (UNE). Beaucoup d’autres s’engagent auprès d’organisations résistantes françaises, en particulier au sein des FTP-MOI (Main d’œuvre immigrée) communistes.
Ce groupe sera décimé par les forces par la traque des polices françaises et allemandes, mais leur mémoire reste bien vivante, en particulier grâce à l’affiche rouge, à laquelle nous nous intéressons sur l’histgeobox.
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