La politique agricole commune.
Posté par bricabraque le 24 février 2010
En 1962, quatre ans après la création de la CEE par six Etats de l’Europe occidentale, la Politique Agricole Commune (PAC) est instituée pour atteindre trois objectifs :
- parvenir à l’autosuffisance alimentaire de la CEE ;
- assurer des prix agricoles stables pour les consommateurs ;
- garantir un niveau de vie décent aux agriculteurs.
Ce premier essai de politique de cohésion communautaire se dotait alors d’une caisse commune, alimentée par les pays membres selon leur degré de richesses, le Fonds Européen d’Orientation et de Garantie Agricole (FEOGA), chargé de la redistribution.
Affiche d’une manifestation dénonçant le fonctionnement de la PAC.
Rapidement, ces engagements ont été tenus au-delà des espérances. L’UE a dépassé l’autosuffisance alimentaire pour atteindre la surproduction, qui a provoqué la chute des prix agricoles et la nécessité d’aider les agriculteurs par des subventions. Ce système a engendré des effets pervers inquiétants. D’une part, le coût considérable des dépenses agricoles a pesé très lourd sur le budget communautaire (70% en 1970). D’autre part, les aides étant indexées sur la production, beaucoup d’agriculteurs eurent la tentation d’augmenter cette dernière pour percevoir plus d’aides.
Peu à peu, les autorités européennes se sont donc résolues à réformer la PAC. Les principaux pays donateurs (Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Suède) considérèrent qu’ils donnaient à fonds perdus aux pays les plus ruraux (Espagne, France, Grèce, Irlande). Le système de primes et d’aides a encouragé une agriculture productiviste, qui, à la longue, a installé la pollution des nappes phréatiques par les nitrates et de nombreuses menaces pour l’environnement. De plus, le calcul des aides apparaissait injuste : les agriculteurs se sentant assistés et humiliés alors qu’ils souhaitent vivre des fruits de leur travail. Elle a bénéficié aux plus riches d’entre eux : pour la France, les grands propriétaires céréaliers du Bassin parisien et du Nord, par ailleurs dirigeants du principal syndicat agricole, conservateur, la FNSEA, et non ceux qui en avaient le plus besoin, les petits éleveurs ou cultivateurs de l’Ouest et du Massif central.
La PAC a déjà été réformée dans le passé : son coût a été réduit de 70 (en 1970) à 31% (en 2008) du budget communautaire. Son poids reste encore considérable. Aujourd’hui, la PAC dissocie les aides directes du niveau de la production. Reste que la logique de cette politique est dénoncée par les pays concurrents de l’UE qui lui reprochent de subventionner ses agriculteurs, la mettant en accusation lors des discussions de l’OMC.
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